Bulletin n. 2-3/2012 | ||
October 2012-February 2013 | ||
Buhler Pierre, Steta Annick |
||
La nouvelle grammaire de la puissance. Entretien avec Pierre Buhler | ||
in Revue des deux mondes , Octobre 2012 , 2012 , 21-37 | ||
Revue des Deux Mondes – Votre dernier livre, la Puissance au XXIe siècle (1), retrace l’évolution d’une notion autour de laquelle s’articule le système international. De quelle manière définiriez-vous la puissance ? Pierre Buhler – Aron définissait la puissance comme « la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités. En bref, la puissance n’est pas un absolu, mais une relation humaine ». Il avait pris soin d’indiquer que peu de concepts restaient aussi équivoques. Je me suis efforcé de montrer que la puissance s’incarne dans une institution qui a triomphé de toutes les autres : l’État, dont Max Weber a écrit qu’il était « détenteur du monopole de la violence physique légitime ». L’État a triomphé des pouvoirs privés, des pouvoirs féodaux, des pouvoirs confessionnels – de tous les pouvoirs qui étaient sur son chemin. Au fondement de la légitimité de l’État, il y a une double fonction : assurer la paix civile à l’intérieur de ses frontières et la sécurité au-delà, tout en étant conscient que ces deux fonctions sont deux faces du même bien public... | ||